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Le Pays basque

Par Alexandre de La Cerda - HC Editions  - 2008 - 
(150 pages - 500 Photos couleurs - 18,90 €).

Découvrir le Pays Basque à l’entrée de l’hiver, par un jour de grand vent. Soufflaient-elles du Sud, ces folles bourrasques à jets brisés, donnant toute leur valeur aux paysages et au bâti qu'elles illuminent et découpent en gros plans puissamment colorés, au tracé net, presque

excessif ? Parmi les visiteurs qui reçurent le choc de la symphonie de pierre et de verdure de la montagne basque, ou du somptueux écrin du golfe de Biscaye à la courbe majestueuse, le jeune Viollet-le-Duc jugeait « impossible de donner une idée de la beauté et de la grandeur de cet endroit par des descriptions ou même des dessins ». Victor Hugo, lui, accompagna de quelques croquis ses notes prophétiques sur la langue basque, « une patrie, presque une religion… Lien secret et profond, et que rien n’a pu rompre, qui unit, même en dépit des traités, ces frontières diplomatiques, même en dépit des Pyrénées, ces frontières naturelles, tous les membres de la mystérieuse famille basque ».

Il fallut cependant attendre encore quelques années, lorsque l’invention de la photographie liée à celle de la carte postale popularisa des milliers d’endroits inédits, constituant une véritable mémoire de nos régions. Mais au-delà du charme d’une époque avec ses métiers et ses monuments heureusement fixés avant qu'ils ne s'effacent, demeurent dans la vive lumière pure et limpide du Pays Basque les contours nets et précis des maisons, ces vieilles « etxe » au port altier rappelant une tradition de farouches libertés, jamais définitivement acquises.

Ainsi apparaît donc l’essence même de cette terre basque, une harmonie juste, sobre et discrète comme le caractère réservé de ses habitants. Maurice Ravel ne remarquait-il pas que « le peuple se ressentait d’un soleil à l’éclat fin : il est agile, élégant, et sa joie n’est pas vulgaire. Les danses sont légères, d’une volupté sans outrance… » ?

Car la conservation de mœurs réputées patriarcales et de traditions rurales plongeant leurs racines au tréfonds de l’histoire humaine n’ont jamais empêché les Basques de participer à la marche de l’univers.

L’épopée d’Elkano autour du monde et les périples en Chine d’Armand David - le « sauveur » du panda - né à Espelette ; Garay, fondateur de Buenos-Aires et Legazpi, de Manille ; Bolivar, le libérateur et Vitoria, promoteur du droit international ; les fondateurs des Jésuites Ignace de Loyola et François de Xavier, dont les racines familiales plongent à Jassou, près de Saint-Jean-Pied-de-Port ; les frères Elhuyar d’Hasparren, inventeurs du tungstène au siècle des Lumières ; Anchieta, aux sources de la polyphonie européenne, la musique de Ravel et le modernisme de plasticiens contemporains : voilà bien de quoi confondre les éternels sceptiques méprisants, pour qui les Basques sont peut-être des as du fronton, des sports ruraux ou du folklore, mais pas des cerveaux capables de travaux intellectuels ou de création artistique !

Ce livre est un voyage que nous vous invitons à effectuer grâce à de très belles images qui vous aideront à mieux « voir la poésie » et « sentir la peinture » d’un terroir attachant dont les habitants ont modelé au cours des siècles les paysages suivant leur conception de la vie et leurs méthodes de travail. Car, ces visages, ces maisons éparses ou ces places de village avec leurs marchés et leurs fêtes, ces monuments avec leur histoire, ces églises avec leurs processions et ces frontons constituent autant de signes qui traduisent et transmettent la spiritualité et le génie du pays.

« Genio pagi hanc dedicat aram ». Nous dédions ces pages au génie du pays, comme il est écrit dans la vieille inscription votive de l’autel romain découvert au XVIIe siècle dans la maçonnerie du maître-autel de l’église d’Hasparren.

Renseignements et Réservations : HC Editions